Sedoud Mas Ansan

Biographie

Une image vaut mille mots. Dans quelques mois je bouclerai ma soixante quatrième année d'une existence en dents de scies. En somme, les hauts et les bas connus de tout le monde. Comment est-ce que je suis venu à l'écriture ? Au lycée technique Amara Rachid, sis à Ben Aknoun situé sur les hauteurs d'Alger, le professeur de français m'avait chargé, il y a quarante trois ans, de préparer un exposé sur un roman de mon choix. Instantanément, je choisis "La terre et le sang" de Mouloud Féraoun. Était-ce une coincidence ? Je ne puis le dire, car, à l'époque, je n'étais pas au courant du problème identitaire qui minait Imazighan. Je ne l'appris que deux ou trois années plus tard, à la faveur de l'échos qui me parvenait de-ci de-là. J'avais eu, donc, beaucoup de plaisirs à faire cet exposé, quand bien même étaient grandes les lacunes que j'accusais en langue française. Ce jour-là, j'avais obtenu ma meilleure note dans cette matière. Ce fut, pour moi, un bonheur indescriptible. Aujourd'hui, j'offre pour sa lecture un livre intitulé "Une montée de lait patriotique". J'ose espérer qu'il retienne l'attention du public autant que "La terre et le sang". Pour améliorer mon français, le professeur me conseilla de lire. C'est ce que je fis. Je me voyais écrivain avant d'avoir acquis les règles que requérait ce métier qui n'est toujours pas le mien. J'avais commencé à écrire quelques gribouillis par-ci, quelques pages par-là, sans jamais oublier la lecture qui y allait de pair. J'allais à la SNED (Société Nationale d'Édition et de Diffusion), qui était, dans le même temps, l'unique entreprise publique chargée de l'importation et de la vente des livres à l'échelle nationale. J'y avais une entrée, et avais beaucoup profité, d'autant plus qu'à l'époque de l'Algérie socialiste, les livres coûtaient si peu, que les français, de passage à Alger, en avaient profité comme personne. Le gouvernement algérien d'alors importait des livres aux prix du marché, que le français, de passage en Algérie, rachetait à un prix modique. L'appétit ne vient-il pas en mangeant ? En lisant, je pressentais en moi l'esquisse de quelqu'un en devenir. Stendhal, Zola, Voltaire, et "Les chemins qui montent" de Mouloud Féraoun. Plus tard, je découvris Mouloud Mammeri, père de la Révolution amazigh. Mais "Par delà le bien et le mal", de Nietzsche , ce fut un livre que j'avais pratiquement récupérer à la poubelle, car un copain voulait s'en débarrasser, après qu'il eût oublié comment il avait attéri entre ses mains. Le combat amazigh (berbère) me tient à coeur. Il doit faire l'objet d'un ordre du jour à l'ONU. Mais, pour des raisons que le militant amazigh ignore, ce débat n'est pas encore ouvert dans l'enceinte de cette institution... Je suis révolté que l'identité amazigh soit piétinée par les caciques du pouvoir algérien en place depuis cinquante deux ans, sachant que ce sont Imazighan qui avaient été à l'origine du mouvement nationaliste algérien, au lendemain de la guerre mondiale de 1914-18. Ce sont eux aussi qui avaient déclaré la guerre à la France, au lendemain de la seconce guerre mondiale. Citons Krim Belkacem, Ben Boulaid, Didouche Mourad, Ben Mhidi, Abane Ramdane, l'artisan de la théorie pyramidale reprise par les islamo-terroristes pour répandre leur venin afin que l'Algérie péréclite dans les décombres de l'Histoire contemporaine. J'en ai trop sur le coeur, parce que quand Imazighan gagnent des guerres, ce sont toujours les clans du pouvoir qui en récoltent les fruits, parce que eux savent, contrairement aux Imazighan, faire le dos rond quand les circonstances l'exigent. Mais quand ces derniers opposent la dignité et la bravoure face au comportement machiavélique de leur ennemi juré, celui-ci leur sert sur un plateau d'argent un gâteau empoisonné, qu'ils ingèrent sans soupçon du fiel qu'il contient. N'est-ce pas là l'unique raison qui fait qu'on les divise à volonté, oubliant que "diviser pour règner" est l'apanage d'un ennemi redoutable dont il faut toujours se méfier. "Une montée de lait patriotique" est un livre qui est sorti de mes tripes. J'ai été puiser dans mes viscères la matière qui, à mon sens, faisait défaut à la compréhension du problème identitaire amazigh, pour le démystifier. Jusque-là, Imazighan attribuaient au mauvais sort les aléas de leur plate existence . Ils appellent ça dawusu que les ancêtres auraient lancée contre tous ceux qui s'écarteraient du chemin par eux tracé. Ceci dit, je reste à l'écoute pour répondre à toutes les questions concernant "Une montée de lait patriotique". Je précise seulement que les informations contenues dans ce livre sont le fruit de mon expérience. Je ne suis ni un chercheur, ni un Historien. Je vous salue et à bientôt, j'espère. Sedoud Mas Ansan.

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