Interview croisée : Jean-Luc Puig et Charles Le Hénaff

 

La Rentrée Littéraire d’Hiver est traditionnellement le deuxième événement le plus attendu par les lecteurs et les professionnels du livre, juste derrière la rentrée de septembre. Cette année, pas moins de 476 romans seront proposés par les principaux éditeurs français.

Parmi ces titres, deux livres publiés par les Editions Persée et disponibles depuis le 25 janvier ont été mis à l’honneur dans l’édition spéciale « Rentrée littéraire d’Hiver 2016 » de Livres Hebdo.

Le premier, Trinités en terre d’Oc de Jean-Luc Puig, vient clôturer la trilogie entamée par cet ancien ingénieur en électrotechnique héraultais avec Rouge les arbouses et poursuivi avec Ces toros au regard vert.

Le second, Talmor, est le premier roman publié aux Editions Persée par Charles Le Hénaff (après son essai intitulé De la matière à l’esprit), médecin à la retraite Breton après quarante années de vie hospitalière.

Deux auteurs aux parcours atypiques

Deux parcours éloignés, réunis aux Editions Persée par la même passion de l’écriture. Chez Jean-Luc Puig elle est apparue dès le Lycée « j’étais partagé au lycée, entre mon goût pour la littérature, et ma volonté d’obtenir le diplôme d’ingénieur. »
Charles Le Hénaff quant à lui, avoue que « l’intérêt pour l’écriture vient peut-être de ma disponibilité liée à ma  situation de jeune retraité » mais aussi d’un besoin « de faire le point sur mon passé ».

La lecture fait également partie intégrante de ces deux hommes. Impossible d’établir une liste exhaustive d’auteurs ayant influencé Charles Le Hénaff et Jean-Luc Puig : « À quoi bon limiter sa curiosité » se demande le premier, qui lit aussi bien Pierre Rabhi, Hubert Reeves que Teilhard de Chardin. Jean-Luc Puig confesse une préférence pour Stendhal et ajoute « pour sacrifier à l’actualité, le dernier lauréat du Goncourt, Mathias Enard.»

couv10195 250px
couv10171 250px

Deux histoires d’évolution

Dans Trinités en terre d’Oc, troisième et dernier volet de la saga,  vous retrouverez les trois amis languedociens qui, après les rêves et spéculations de soixante-huit, font désormais leur début dans la vie professionnelle. Malheureusement les obstacles sont légion, et les supports sont rares pour nos trois compères qui tenteront de trouver un équilibre relationnel et passionnel au milieu d’événements drolatiques comme dramatiques. « L’amitié formidable qui les unit s’avère être le socle intangible des valeurs de leur devenir » précise Jean-Luc Puig.

Charles Le Hénaff propose également au lecteur d’être le témoin d’une évolution, voire même d’une révolution. En effet, avec Talmor,  un saut en arrière ramène le lecteur environ 6500 ans  dans le passé, à la période du néolithique. Il sera le témoin des chamboulements amenés par l’avènement de l’agriculture et la domestication animale. « Riak, le héros, devient alors acteur de son destin et de son village. » 

L’homme au centre

Dans sa trilogie languedocienne, Jean-Luc Puig met en relief les comportements humains « binaires, manichéens et réducteurs à des oppositions sans issue (bien/mal ; gauche/droite ; homme/femme…) ». Ses personnages devront alors « sublimer ces comportements » pour atteindre un état d’équilibre avec eux-mêmes et avec leur environnement. Il ajoute que « pour être dignes de notre condition d’être humain, recherchons l’harmonie d’une vision et de solutions globales, plutôt que de nous investir dans la défense d’intérêts parcellaires. »

Charles Le Hénaff semble partager cette vision. Pour lui les sociétés actuelles sont obnubilées par « la recherche de la satisfaction de nos désirs, sans tenir compte du fait que nous sommes enfants d’une terre que nous devons partager avec tous les êtres vivants ». L’altruisme, la fraternité ou l’amour sont des thèmes que lecteur rencontrera lors de la lecture de Talmor ; mais aussi des choses plus sombres comme la justification de la violence et « l’angoisse existentielle devant la mort ». Le héros Riak, sera également témoin de la naissance du  « culte des morts. »

portrait_Hénaff

Charles Le Hénaff, chez lui en Bretagne

Un livre à garder

À la question, « Si vous ne pouviez garder qu’un seul livre dans votre bibliothèque ? », l’auteur de Talmor et de De la matière à l’esprit, répond tout simplement que ce livre « n’existe pas ! Ce serait une synthèse magistrale allant de la période qui a précédé le Big Bang, jusqu’à la survie et l’aboutissement de notre pensée . »

Jean-Luc Puig quant à lui aurait du mal à choisir entre « Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq et Ulysse de James Joyce. »

Découvrez dès maintenant ces deux ouvrages ainsi que nos autres nouveautés dans notre Sélection Hiver 2016 ou en parcourant notre catalogue en ligne.


Aucun commentaire

Laisser un commentaire