Portrait du mois – Claude Chevalier

Claude Chevalier est l’ auteure de deux nouveaux ouvrages parus aux Editions Persée:  Les quatre saisons à la campagne et Il neige.  A travers ces deux témoignages autobiographiques, l’auteure partage des moments intimes et touchants. Des plus joyeuses aux plus tristes, Claude Chevalier nous raconte sans fausses notes, les différentes étapes de sa vie.

 

● Pourquoi avez-vous choisi le thème de la nature ?

Claude Chevalier: Parce que chaque fois que je commence à écrire, sans idée préconçue, mon écriture devient visuelle et les images que reçoit mon esprit sont pratiquement toujours des paysages, des détails de ceux-ci, des changements qui s’y opèrent et j’aime profondément décrire cette nature, la plus proche de nous, la plus simple, celle que je connais bien. Je suis le reflet de ce que j’ai vu et mon imagination n’intervient pas, je la consacre au caractère de mes personnages.

● Votre autobiographie Il neige  permet aux lecteurs de traverser différentes époques. Si vous deviez choisir, quelle serait la tranche de vie qui vous a le plus marquée ?
C.R: La tranche de vie qui correspond à mon enfance, revenant une fois encore au plus simple, au plus proche, à la vérité, l’agrémentant seulement d’anecdotes pour me faire sourire en passant.
Mon enfance c’est avant tout l’époque protégée de ma vie, entourée de l’amour de ma mère, de l’attention et de l’emprise de « mentor » de mon père. J’y découvrais la musique chez ma grand-mère, les petits plaisirs de la vie quotidienne comme les œufs à la neige de ma marraine, les courses au marché comme les visites chez la modiste et surtout les longues sorties à la terrasse du château de Meudon où nous jouions dans un bonheur difficile à retrouver plus tard et qui m’éblouit encore.
(La fin de mon enfance a coïncidé avec la seconde guerre mondiale et elle a assombri ma vie bien sûr et elle m’a marquée mais elle m’a donné l’occasion de profiter pleinement de la campagne où ma mère et moi nous nous étions installées et d’y rencontrer un groupe d’amis irremplaçables).

 

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●Qu’est-ce-qui vous a poussée à publier vos ouvrages et que vous a apporté leur rédaction ?
C.RQuand j’ai vu dans le bureau de mon mari une armoire qu’il m’avait cédée se remplir de manuscrits qui commençaient à s’empiler sur le sol, j’ai pensé que mon travail n’avait pas de sens ni pour moi-même ni pour mes enfants si nous ne les voyions pas publiés.
Mon ouvrage serait presque un testament et un signe de mon passage sur terre !
La rédaction de mes manuscrits a été avant tout une satisfaction personnelle, je n’avais rien fait de particulier dans ma vie, ni sur le plan professionnel, ni social, ni familial mais au moins j’avais beaucoup écrit et cet exercice a toujours été et est un bonheur qui accompagne ma vie.

● Quelles sont les étapes et les techniques que vous pouvez discerner dans votre processus d’écriture ?
C.R: Le bonheur d’écrire a été depuis ma tendre enfance une de mes distractions favorites.
Toute enfant, j’avais un petit carnet où j’écrivais des poèmes, ne tenant compte d’aucune règle mais m’efforçant toujours de faire rimer les derniers mots de mes phrases.

Puis il y a eu la scolarité avec les rédactions et ensuite les études supérieures avec les dissertations et c’était toujours le même plaisir d’écrire puis de contempler le travail achevé.
Cela ne me suffisait pas et dès que j’avais une feuille blanche et un crayon à portée de la main je commençais automatiquement à écrire.
Je n’avais aucune idée en tête quand je m’emparais de ces indispensables outils mais le crayon, serré dans ma main comme si je voulais en extraire des phrases, courait tout seul sur la feuille. Avec ardeur ou avec langueur, les textes s’organisaient, même des mots que je croyais ignorer s’alignaient. Un sujet surgissait, les détails d’un récit suivaient, une histoire se construisait. Cette recherche qui en fait n’en était pas une devenait un plaisir.

En fait, je ne me suis préoccupée que d’une chose, c’est de vérifier dans un bon dictionnaire le sens exact du mot que je recherche afin de m’assurer qu’il est bien celui que je veux dire.

Pour conclure, je voudrais résumer l’évolution dans ma façon d’écrire :
J’ai commencé comme beaucoup à écrire ce que l’on appelle des romans. Il y avait trop de pages pour ce que j’avais à dire et alors je me suis tournée vers les nouvelles beaucoup plus faciles à apprivoiser. Et sans m’en rendre compte j’ai opté pour les accompagner de récits de plus en plus courts. Ne disant ou ne peignant que l’essentiel ,ne développant qu’un seul sujet et m’attachant à un style très pur.


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